La République Démocratique du Congo, longtemps abonnée aux discours d’intention et aux gisements inexploités, semble enfin brancher son avenir industriel sur le courant de l’action.
Sous le regard bienveillant du Président Félix Antoine Tshisekedi, le ministre de l’Industrie et du Développement des PME, Louis Watum Kabamba, a décidé de retrousser les manches de l’économie nationale pour la faire entrer dans le XXIe siècle, version haute tension.
Et cette fois, ce n’est pas qu’un slogan sur une banderole ministérielle : les batteries vont chauffer, au sens propre comme au figuré.
En escale stratégique aux États-Unis, Louis Watum a troqué les salons feutrés de Kinshasa contre les laboratoires californiens de Lyten, une entreprise spécialisée dans les batteries lithium-soufre, ces bijoux technologiques qui font rêver les industries du monde entier.
Il ne s’agissait pas seulement de serrer des mains et de poser pour la photo : cette visite s’inscrit dans le prolongement d’un accord signé à Davos en janvier dernier, visant à implanter une usine de batteries dernier cri directement sur le sol congolais. L’idée ? Transformer localement les richesses minières plutôt que de les exporter à l’état brut.
Le message est clair : fini le temps où la RDC envoyait ses minerais en vacances à l’étranger pour les voir revenir sous forme de produits finis hors de prix. Grâce à cette usine, c’est une chaîne de valeur qui se dessine, une souveraineté industrielle qui s’ébauche, et un espoir concret pour des milliers de jeunes Congolais qui pourront, peut-être, un jour, monter dans un bus électrique made in Congo.
Alors certes, la route vers une véritable industrialisation reste semée d’embûches mais saluons l’audace de Louis Watum, qui semble bien décidé à prouver que l’industrie congolaise peut enfin cesser de roupiller sur ses gisements.
Ludovick IWELE