Ce vendredi 17 octobre 2025, les rues de Kinshasa ont été le théâtre d’une mobilisation inhabituelle. Des dizaines d’agents travaillant pour la société Pepsi ont quitté leurs postes pour manifester devant le siège de l’entreprise, situé dans la commune de Maluku. Leur revendication principale : obtenir des contrats de travail directs avec Pepsi, mettant fin à un système de sous-traitance jugé injuste et précaire.
Selon les témoignages recueillis sur place, les agents dénoncent des conditions de travail difficiles qui perdurent depuis la création de la filiale congolaise de Pepsi. Gérée par des investisseurs indiens, la société n’aurait jamais proposé de contrats formels à ses employés. Ces derniers sont engagés exclusivement par le biais de sociétés de sous-traitance, un système qui, selon eux, favorise les abus.
« Nous voulons un contrat direct avec Pepsi »
Un agent présent lors de la manifestation a confié :
« Nous travaillons sous contrat de sous-traitance depuis deux ans . Ces sociétés ont l’habitude de retirer de l’argent de nos salaires sans justification. Avec le taux actuel, il ne nous reste que des miettes. Nous voulons un contrat direct avec Pepsi, pour avoir un salaire digne et des droits clairs. »
Les manifestants affirment que le recours à la sous-traitance prive les agents de toute stabilité professionnelle. Ils ne bénéficient ni d’assurance maladie, ni de congés payés, ni de retraite. De plus, les retenues salariales opérées par les sous-traitants ne sont jamais expliquées, alimentant un sentiment de frustration et d’injustice.
La manifestation s’est déroulée dans le calme, mais les agents ont promis de maintenir la pression jusqu’à ce que la direction de Pepsi réponde à leurs revendications. Ils appellent également les autorités congolaises à intervenir pour réguler les pratiques de sous-traitance dans le secteur privé.
Obed Kanyinda