C’est avec un panache digne d’un film de propagande soigneusement scénarisé que le Ministre de l’Industrie et du Développement des PME, Louis Watum Kabamba, a donné le coup d’envoi à un projet aussi pharaonique qu’éloquent : la Cité de la Chine.
Une ville dans la ville, un rêve en béton armé sur 15 hectares de Kinshasa, où 200 millions de dollars d’investissement coulent déjà dans les fondations de ce partenariat bilatéral, entre slogans de coopération et béton made in China.
Devant un parterre de dignitaires en nœud papillon et diplomates en sourire poli, le ministre a brillamment salué la vision du Chef de l’État et l’efficience du gouvernement Suminwa, tout en posant symboliquement une première pierre que personne ne risque d’oublier.
Il fallait l’audace d’un Louis Watum pour oser vendre Kinshasa comme le prochain Shenzhen de l’Afrique centrale. Au menu : centres commerciaux, hôtels, services logistiques, et pourquoi pas un coin de brochettes sino-congolaises pour adoucir les débats géopolitiques ?

Derrière les courbettes diplomatiques et les envolées lyriques sur le développement, on décèle surtout une opération à haute valeur politique. Ici, on veut transformer des bulldozers en symboles de progrès, et des promesses d’emplois en incantations collectives. Car 30 000 postes attendus, c’est presque un miracle d’État.
Alors oui, félicitons sans retenue ce coup de maître du ministre Watum, stratège du bitume et poète du béton, qui, d’un geste cérémonial, fait jaillir une Chine miniature en plein cœur de la capitale.
Il ne reste plus qu’à espérer que cette cité du futur ne devienne pas un mirage de plus, mais bel et bien un levier réel pour une économie congolaise en quête de rédemption industrielle.
En attendant, saluons l’initiative avec une élégance toute républicaine : que les grues s’élèvent, que les pelleteuses rugissent, et que Kinshasa, dans toute sa splendeur, accueille ce dragon urbain avec faste.
Ludovick Iwele