Lors de la 12e Conférence des gouverneurs, le président Félix Tshisekedi a mis les pieds dans le plat sanitaire : pour espérer guérir les inégalités criantes en matière de soins, chaque province devra désormais injecter au moins 15 % de son budget annuel dans la santé*. Une prescription ferme, à effet immédiat, que le chef de l’État considère comme l’unique voie vers une véritable équité sociale.À ses côtés, le Dr Joël Mundadi, conseiller principal du Président en charge de la santé et du bien-être, n’a pas boudé son approbation. À la sortie de la salle, blouse métaphorique bien ajustée, il a salué « une vision responsable et urgente pour un pays en déficit chronique de soins de qualité ». Pour lui, l’allocution présidentielle fait office de piqûre de rappel salutaire : la santé n’est pas un luxe à réserver à quelques-uns, mais un droit fondamental à garantir partout, pour tous.Mais comme souvent, entre les discours ambitieux et les réalités du terrain, il y a un gouffre à combler. Hôpitaux vétustes, personnels sous-payés, médicaments absents : la couverture santé universelle ressemble encore à un vœu pieux pour nombre de Congolais.

C’est pourquoi le président a couplé son message sanitaire d’un avertissement politique : en temps de crise sécuritaire à l’Est, toute tentative de fragiliser les institutions locales serait une faute grave. Stabilité politique et santé publique vont de pair, martèle-t-il.Alors que la Conférence s’est achevée il y a quelques jours, reste à savoir si les gouverneurs appliqueront la prescription présidentielle jusqu’à la dernière ligne du traitement, ou s’ils préféreront une approche plus homéopathique, en surface seulement.Car si les diagnostics ne manquent pas, c’est l’application de l’ordonnance qui fera toute la différence. En attendant, à Kolwezi, un vent de réforme a soufflé, et la santé, pour une fois semble être entrée dans les priorités.
Ludovick Iwele